BATTLE N°2 : Lyson VS Magma ( Equipe 1 )

Fin d'un super héros

Il a sauvé tant de fois le monde, mais aujourd'hui il s'est heurté à plus fort que lui. A quoi donc peut penser ce super héros dans les derniers moments de sa vie ? Que ressent-il ? A qui ou à quoi pense-t-il ?
( Sujet par LindsayDole )

Consignes :
-30 lignes minimum - 50 lignes maximum.
-Écriture times new roman, taille 12. (si vous envoyez par mail choisissez le format "doc" ou "odt" )
-Texte à la première personne


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Bonne lecture

J’ai sauvé tant de fois le monde. Mais aujourd’hui, c’est fini.
Je vois tous les moments de ma vie défiler devant mes yeux. Et là, une évidence me saute aux yeux : j’ai sauvé le monde, mais je n’ai jamais été capable de m’occuper de moi. Je n’ai jamais exaucé aucun de mes veux.
Un souhait passé se fait plus insistant que les autres. Pourtant, je l’avais enfuit au fond moi, comme le sable recouvrant toutes traces.
Je suis une femme, et j’aime les femmes. Mais je me suis interdit. Interdit d’aimer. Interdit de rêver à une femme, à un bout de chair. A la place, j’ai sauvé des hommes, des femmes, des vieillards et des enfants. Que je suis pathétique !
Une image survient alors dans mon esprit. Il arrive de loin, très loin. Je me revois, au collège, où ce fut la révélation. C’était un jour ordinaire, comme tous les jours de cours. Nous étions au mois de mars. Il pleuvait. J’étais à une fenêtre entrain de contempler le spectacle qui s’offrait à moi. La pluie formait un petit ru sur la route. Je comptais les secondes qui s’écoulaient avant que le premier jour d’une journée ennuyeusement longue commence. Je sentis une présence derrière moi. Puis ces quelques mots me frôlèrent le visage. Excuse-moi. Je me suis alors retournée.
Une émotion inconnue me traversa le corps. Je te regardais. Je te détaillais. Tes longs cheveux bruns tombaient en cascade sur ta poitrine. Tes yeux vert émeraude étaient remplis de sagesse. Ta peau brune semblait douce au toucher. Tes oreilles étaient fines et semblaient pouvoir entendre le silence. Ta bouche pulpeuse ne demandait que des baisers. Mon regard descendit vers ta poitrine pour remonter, gêné, vers ton visage. Il commença à se parer de rouge. Tu voulais me dire quelque chose mais tu fut interrompue dans ton élan. Quand je revois cette scène, mon cœur se serre. Il s’était passé quelque chose mais le lien a été rompu. Le garçon le plus tombeur te pris par la taille, te retourna et t’embrassa à pleine bouche. Je sentais que ça ne te plaisait pas, mais tu l’as fait. Il te prit par la main et vous vous êtes éloignés. Et moi, je restais planté là, comme une potiche.
Le temps me parut très long avant que la sonnerie ne retentisse. Je me sentais lourde.
Après plusieurs jours, je compris que j’étais femme à aimer les femmes. Je t’avais croisé le matin et j’avais ressenti ce même sentiment étrange que je n’avais jamais eu pour un garçon.
Après cela, tu es partie. Je ne t’ai plus revue et je me suis refermée sur moi. Plus aucun sentiment n’est venu dans mon corps. Et là, je suis entrain de mourir, sans avoir eu le temps de parcourir ton cœur.

Je suis là. Sur ce toit d’immeuble, face, seul un immense robot devant moi. Il se déplace dans ma direction avec un bruit assourdissant qui me vrille les tympans. Et moi, je suis vulnérable, prêt à tomber sur la foule de citoyens qui m’encourage. Mais je sais que je n’ai plus aucune chance. Je sais que je ne peux plus me battre. Je sais que la fin est proche. Ma jambe brisée saigne en abondance et ma tête me tourne de plus en plus.
Soudain, un caillou attire mon regard. Sans réfléchir, je l’attrape d’un geste rapide malgré mes faibles forces et le jette en visant l’œil du monstre métallique avec toute la force du désespoir. A mon grand soulagement, elle atteint sa cible qui tombe avec un « Ploc » à mes pieds.
Mais le robot n’a pas dit son dernier mois et émet une espèce de hurlement furieux et effrayant. Je veux reculer, mais je ne peux pas. Je me heurte au rebord en pierre. Toute fuite est désormais impossible. Je suis pris au piège. Je ferme les yeux et respire, tandis que ma jambe continue de saigner abondamment. Je sais que je vais mourir. C’est une vérité qui s’installe en moi, petit à petit. Elle se fraie un chemin jusqu’à mon esprit, un chemin douloureux qui m’empêche presque de respirer. Je suffoque. Mon cœur me brûle et je commence à voir trouble, bien malgré moi. Je n’arrive pas encore à vraiment réaliser ce qu’il se passe : d’une seconde à l’autre, je me suis retrouvé comme ça, alors que j’allais sauver les citoyens de cette ville.
Alors je saisis enfin. Je saisis, je réalise vraiment que je vais mourir, d’une seconde à l’autre lorsque des images troublantes me mettent face à la réalité. Je revois tout ces visages si particuliers, si familiers. Je revois mes proches je revois mes souvenirs, bons ou mauvais. J’ai l’impression que ma vie se déroule devant moi en accélérée, comme si j’étais
confortablement installé dans un canapé, sans robot, ni jambe qui saigne, en train de regarder un film.
Je suis enfant, je joue avec ma sœur. Je suis adolescent, je découvre mes pouvoirs. Je sors pour la toute première fois avec une fille. Je l’embrasse. Je l’aime. Puis, je finis mes études, je commence un métier stable. Je suis toujours avec la fille. Je ‘l’invite à diner, on emménage, je l’épouse. Puis tout s’enchaine. Je suis papa, je suis invité chez le président, on me dit que je dois sauver la population des troubles provoqué par
des psychopathes. Je combats depuis des années, je collectionne les trophées, les médailles, les costumes… Je revois tout les gens qui m’entourent, des mères à genoux devant moi, me faisant des offrandes pour me remercier d’avoir sauvé leurs enfants.
Et maintenant, je suis là. Je pense à toutes ces mères, tous ces enfants qui risquent de ne plus vivre bien longtemps si je ne suis plus là. Alors, avec un effort monumental, je me lève. Je claudique jusqu’à arriver devant le monstre de faire. Et là, j’agis. Je lui arrache le bras, je veux en faire plus mais il me pousse sans savoir où il va. Je m’écrase contre un muret de pierre et retombe, sans forces. Le monstre d’acier me repère, me soulève par la jambe. Je hurle de douleur. Je sens ma jambe se détacher lentement de mon corps. Et avant que je ne puisse penser à autre chose, je me retrouve à plonger dans le vide. Les gens hurlent, s’écartent pour ne pas se faire écraser par leur héros tant aimé. Pourquoi personne ne me sauve comme je les ai sauvés ? Pourquoi m’oublie-t-on ? Pourquoi ai-je l’impression de ne déjà plus exister à leurs yeux ? Je me pose ces questions. Les citoyens murmurent et se cachent les yeux, à présent. Quelques uns crient encore.

Et moi, je meurs.