Aria Veuve noire
Messages : 2172 Date d'inscription : 09/11/2009 Age : 37 Localisation : Villeurbanne
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| Sujet: Nasturtium vs Aria Mar 29 Juin - 10:17 | |
| Texte de Nasturtium :
Indépendante à part entière
Ça y’est, c’est fait, j’ai emménagé. Un tout nouvel appartement, rien qu’à moi. Depuis le temps que j’en rêvais, de fuir le doux cocon familial et d’enfin affronter la vraie vie ! Que c’est bon de sentir, dans chaque parcelle de cet endroit, cette indépendance si durement acquise ! Libre à moi de me coucher à cinq heures du matin si j’en ai envie, libre à moi de laisser mes affaires traîner par terre, libre à moi de faire la fête et de sortir sans demander la moindre permission à quiconque ! Justement, faisons la fête. Pour célébrer dignement cette toute nouvelle liberté, j’ai invité tous mes amis chez moi. Je leur ai promis la plus belle fête de l’année, alors essayons de se montrer à la hauteur de leurs attentes. Je me prépare à sortir le grand jeu, à base de musique endiablée, de boissons alcoolisées et d’une ambiance enflammée. Le mieux, c’est que je n’ai personne à envoyer au cinéma. Je n’ai pas non plus besoin de cacher la moitié des bouteilles sous la table et surtout pas besoin de tout débarrasser avant l’arrivée du jury, qui décidera si nous avons été suffisamment sages pour avoir l’autorisation d’organiser d’autres soirées à l’avenir. Cette fête sera la première d’une longue série, et ça, mes invités y comptent bien. Enfin, tout est prêt. Je n'ai plus qu'à les attendre et j'ai déjà hâte...
* * *
C'est une réussite incontestable : la fête bat son plein. Les enceintes vomissent leur musique. Le son tonitruant secoue la piste de danse. Des corps luisants de sueur s’y balancent sur un rythme tantôt saccadé tantôt harmonieux. Les projecteurs balayent l’appartement de leur lumière éblouissante. Des gens s’accoudent au bar, versent des liqueurs dans leur verre, les boivent d’un seul trait, les remplissent à nouveau. Les lumières se fondent dans l’obscurité, partout l’agitation règne, les gens remuent, crient, rient, s’égosillent. La folie s’empare de la foule, le volume augmente, me perce les tympans. Je m’amuse, j’oublie, les contacts s’enchaînent, mes yeux ne distinguent plus ce qu’ils observent, le son s’amplifie encore… Un grand vacarme se fait entendre, dans l’entrée. La fièvre retombe. On rallume les lumières, on baisse la musique. Les gens accourent de partout. Une voix caverneuse nous sort de notre transe. « Bonsoir, excusez-moi… » Je discerne un policier dans le flot des invités. « Bon, il faudrait arrêter ce raffut, plusieurs personnes dans votre voisinage se sont plaintes du bruit. Qui est le propriétaire de cet appartement ? » Mes chers amis me désignent sans hésiter. Aïe, je sens que la soirée va plutôt mal se terminer. Quand j’étais encore chez mes parents, ce genre de chose m’était arrivée une fois. Je m’en étais sortie en appelant ceux-ci à la rescousse. Ils ont d’ailleurs très bien su gérer l’affaire. Un petit tour au commissariat, un peu de négociation et de diplomatie et c’était réglé. La police ne nous avait même pas confisqué nos enceintes. Mais cette fois-ci, c’est différent. L’appartement est uniquement ma propriété, mes parents n’ont rien à voir là-dedans et ne pourront en aucun cas me sortir de cette situation. Je vais devoir résoudre le problème toute seule et assumer pleinement mes responsabilités et les conséquences de mes actes. Comme une grande. Et ça, à vrai dire, je n’y avais vraiment pas pensé quand j’ai emménagé ici... | |
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